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Les moyens provisoires d’indiquer la recommandation pendant et après la seconde Guerre Mondiale

« La recommandation est une formalité qui consiste dans le dépôt d’un objet de correspondance au guichet d’un bureau de poste contre récépissé. Cet objet, moyennant la perception d’un droit, ne sera remis qu’au destinataire après la signature d’un reçu ».   Cette définition se traduit plus simplement en langage courant par colis ou lettre recommandée. Pendant la seconde guerre mondiale, les postiers ne pouvant utiliser registres et étiquettes de recommandation durent employer le système D pour  le marquage des objets recommandés. Depuis, l’habitude a été prise de  les nommer simplement « recommandés provisoires ».

La seconde guerre mondiale et parfois jusqu’en 1949  fut une période de difficultés d’approvisionnement en tout genre, nourriture, vestimentaire, carburant, … et entre autre, d’épuisement des stocks de papier. La presse écrite fut contrainte de réduire le format des journaux, de limiter le nombre de pages, quand ils ne furent pas réduits à une simple feuille imprimée recto-verso. L’imprimerie nationale fut bien évidement touchée par cette pénurie de papier et autre matières nécessaires à ses fabrications.

C’est dans ce contexte que le 31 octobre 1942, La Direction Générale des Postes annonçait par la voie du Bulletin Officiel (aujourd’hui Journal Officiel) la mise en place de nouveaux registres imprimés sur papier blanc, comportant des étiquettes non gommées et l’administration conseillait même  dans certaines circonstances d’utiliser les bandes vierges des feuilles de timbres.

A cette première difficulté, s’ajouta celle de faire parvenir ces registres à nombre de bureaux. Le manque d’approvisionnement obligea les postiers à utiliser des découpes dans les espaces vierges des registres, d’utiliser les étiquettes d’expédition de liasses, etc

St Jean d’angély – Recommandé provisoire du 28 .2.1945

Certains bureaux de poste ont fait confectionner des cachets spécifiques. On rencontre également un cachet représentant un grand R de type bouchon. Ce dernier cachet se retrouve sur des correspondances émanant de divers bureaux. La similitude  de ces cachets laisse penser qu’il s’agit d’une dotation de l’Administration.

Pons – Recommandé provisoire du 8. 8 .1946 utilisation d’un cachet type bouchon

Saint Porchaire – Recommandé provisoire du 27.10. 1945 – Bas de feuille de timbres portant la mention « PTT Cotisation assurances sociales » + griffe du bureau

Saint Savinien – Recommandé provisoire du 15.4.1947 – griffe du bureau

Saintes – Recommandé provisoire du 8.5.1946 – inscription manuelle de la recommandation

Saintes – Recommandé provisoire du 6 .7.1946 – Griffe du bureau

Saintes Recommandé provisoire du 14/6/47 Griffe SAINTES LR -PLR G3 – OPR n°

Sur les 294 bureaux de poste du département existants alors, on a en actuellement dénombré 81 ayant eu recours à la recommandation provisoire, soit 27% des bureaux. Ce sont naturellement les bureaux de poste d’agglomérations importantes qui furent les premières en rupture de registres et d’étiquettes de recommandation, mais c’est surtout à partir de 1945 avec la reprise de l’activité économique que la pénurie s’est considérablement développée. Conséquence d’une inflation galopante on trouve neuf tarifs et 300 timbres-poste différents ayant pu servir à l’affranchissement. Seule une étude approfondie  et à grand échelle permettrait de déterminer quel est le type de recommandation le plus rare, de la recommandation provisoire ou la recommandation avec étiquette normale.